Ce n’est pas très réjouissant ce qui se passe dans les médias depuis les dernières semaines. Comment expliquer qu’autant d’hommes et de femmes puissent être victimes d’agressions sexuelles, d’attouchements ou comme on le dit, d’inconduites sexuelles encore aujourd’hui?
Eh bien oui, #metoo! Ce n’était pas mon patron, ni mon professeur et surtout pas un inconnu. À l’époque, c’était mon amoureux, celui à qui j’avais accordé mon amour, ma confiance!
Ce soir-là, tu avais le goût, pas moi! Je t’ai dit non, tu as ri en me disant « laisse-toi faire, tu vas voir, tu vas finir par aimer ça, tu le sais ben! ». J’ai répété « non, je n’ai pas envie, laisse-moi tranquille, s’il te plait ». Mais tu étais comme dans un autre monde, je ne t’avais jamais vu comme ça, peut-être qu’au fond, je ne te connaissais juste pas assez. Tu as fait ce que tu avais à faire… même si je te disais que j’avais mal. C’est la gorge serrée et la rage au corps que je me suis endormie à tes côtés, en me disant que j’étais peut-être juste un peu trop sensible. Le lendemain matin, quand je me suis levée et que j’ai vu les bleus sur mes bras, j’ai compris que ce n’était peut-être pas si normal que ça.
J’ai mis un terme à notre relation et j’ai mis tous mes sentiments de honte et de colère dans mon petit baluchon. Tu n’as probablement pas voulu me faire mal, tu n’as peut-être même pas réalisé que tu étais un agresseur encore aujourd’hui. Mais ce que tu m’as fait ce soir-là, tu n’avais pas le droit de le faire. Tu as brisé la confiance que j’avais en toi, ma confiance personnelle et surtout, mon intimité entière.
J’ai longtemps tenté d’ignorer ce moment de ma vie, comme s’il n’avait jamais existé. Bien des années plus tard, j’ai cherché à comprendre pourquoi mon rapport au sexe était si détaché. J’ai trop longtemps vu mon intimité comme un simple tour de montagnes russes à partager avec un peu n’importe qui. Ç’a été mon moyen de défense, me dire que c’était juste pas grave, que ça me n’appartenait pas tant que ça. Jusqu’à ce que je rencontre celui qui m’a aimé pour vrai, qui m’a fait comprendre que j’étais importante et que je méritais tout le respect du monde. Il m’a montré que notre intimité n’appartenait qu’à nous deux, et que si je n’avais pas le goût, même s’il avait trop bu, j’avais le droit et surtout le devoir de dire non.
Alors à l’heure où tout le monde dénonce les agresseurs, moi j’ai envie de remercier tous les vrais hommes de cette terre qui savent aimer avec respect.
Merci les vrais!